Trump fait un Bide avec un "N"

Envie de légèreté aujourd’hui, 20 janvier 2020. Mes assertions seront futiles! J’éprouve un tel soulagement de sentir qu’au-delà de l’Atlantique, les rôles et pouvoirs ont changé de camp que je n’ai même plus un ton sérieux pour développer des idées politiques sérieuses. Je respire enfin, tout comme je le ferai  de la même façon soudaine, lorsque la pandémie sera passée.

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Trump fait un vrai bide ! Ouf. Il suffit de rajouter un « N »… Oui, mais Biden avec un N sans haine.

Trump, ce Guignol dévastateur et prédateur hystérique made in USA est enfin contraint au départ, cynisme aux lèvres. Le héros réincarnation new look d’Oncle Picsou cède enfin le fauteuil rococo de président et devient old look ! Dépassé. Une libération. Ce Donald Non-Duck, fils de Hortense Picsou et de Ronald Duck, frère de Della Duck, neveu de Balthazar et Mathilda Picsou, de Barnabé et Daphné Duck, oncle des trois zigotos rigolos Riri, Fifi et Loulou Duck, cousin du cher Gontran Bonheur, d’Abner Duck, de  Popop Duck, et de Gus Glouton, cesse d’être un dictateur public, un saccageur d’âmes et de territoire. Ouf. Trump quitte ce ring où il n’a pas réussi à terrasser son adversaire malgré tous les mensonges, malgré toutes les perfidies,  malgré toutes les éructations haineuses, malgré lui-même et son charismatisme diabolique. Ses partisans quittent les lieux emportant dans les bras le buste d’Abraham Lincoln et …la dinde du Thanksgiving Day ! Bon appétit. Le dindon de plâtre aurait pu être un canard-duck, certes symbolique, etc…

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En face…JoJo (alias Biden) pleure. Un homme sensible. L’homme qui pleure. Les larmes ne font pas partie de l’expression classique du politique. Deux attitudes opposées du monde politique US où l’un se rengorge sur son terrain de golf floridien et où l’autre pense à ceux qui sont emportés par un désespoir à multiples facettes. Biden est un être attentif au respect des hommes et du territoire. Un homme qui a reconnu aussi bien la gravité de la pandémie que la gravité de la paupérisation. Le représentant démocrate d’une pensée altruiste. Je n’ose aller plus loin psychologiquement.

Cependant j’ai l’impression d’être – symboliquement -  devant le film de Glauber Rocha, Dieu noir et diable blond, que j’ai tant aimé jadis. On peut faire un remake politique, une nouvelle version des pensées du cinéaste brésilien. Actualisée. Quel avenir pour Manuel et Rosa, couple de gardiens de ces grands troupeaux  bovins ? Les deux bouviers s’enfuient devant un chefaillon rural, pour rejoindre un certain Sebastio. Ce dernier au cœur prophétique prédit que le sertao deviendra une mer et  la mer un sertao. Puis le couple rejoint les cangaceiros de Lampiao (mon favori au bicorne). Il n’empêche qu‘un autre chefaillon de fazendas (au nom prédestiné Das Mortes)  le poursuit néanmoins de sa haine. Et comme dans les tragédies antiques, un aveugle, Tirésias latino, se met alors à chanter avec un chœur. Il dit tout simplement que la terre n’appartient ni à dieu ni au diable.  La terre des Amériques et de l’Europe et d’Afrique… On a quatre ans pour en rêver.

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G. Rocha avait lancé le Cinéma Novo. Il se peut que - pourquoi pas -  que Jojo Biden invente un Novo United States, dans la continuité de Barack Obama. Ce qu’en médecine et en mathématiques on nommerait une « solution (1) de continuité » ! Après une période de rupture politique (faut-il préciser trumpiste, 45^ème président) qui a consacré l’interruption d’une continuité obamesque, le pays va retrouver une cohérence politique. Il reconstruira une permanence, un suivi humain. Avec ce 46^ème  président, les minorités, les pauvres et les malades ne seront plus bannis ni écartés de LEUR pays.

Jane Hervé

1. « Solution » a ici le sens de désagrégation. L’expression souvent mal comprise est souvent inversée.