LA LEGENDE DE GURITHA, PRINCESSE VIKING (suite)

Guritha, Laurine Allagnon. Costumes de Nicole Allagnon.

Autrices : toujours Jane Hervé et Danièle Saint-Bois.

Résumé : Dans un village viking du grand nord, les habitants préparent le mariage de la princesse Guritha et du prince Haldan. Tout a commencé par les louanges à Thor dieu du Tonnerre, puis les hommages à Frigg déesse de l’amour.

Ils sont présents sur ce blog  des dimanches 18 et 25 avril, (Acte I, Scène I et scène II) :

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Scène III  Un an plus tard… le mariage

 Les villageois rentrent de la pêche en mer. Ils amarrent les bateaux dont ils extraient leur pêche fabuleuse pour la fête. Esturgeons et saumons, crevettes et moules, huitres venus des eaux si froides sont répartis, cuits ou grillés. Les villageoises s’affairent en divers préparatifs. Les soldats descendent des hauteurs, défilent et préparent une haie d’honneur.

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 La princesse Guritha arrive, tout de blanc vêtue. Ses cheveux d’un blond solaire sont tressés et décorés de fleurs. Elle est parée de lourds colliers et bracelets d’or, d’argent, d’ivoire et d’un étrange pendentif en ambre de la Baltique. Tout le village veut fêter sa princesse bien-aimée. Les enfants, éblouis par sa beauté, l’entourent et touchent ses longues nattes.

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La dot de Guritha est remise devant la demeure du chef Haldan. Celle-ci, en bel or sonnant et trébuchant, satisfait pleinement le clan du fiancé. Le bel Haldan n’en attendait pas moins.

Ses soldats en armes l’attendent. Haldan marche fièrement. Il a une belle prestance avec son torse bombé et son allure martiale. Il  se dirige vers sa promise qu’il lutine à sa façon, s’écriant à distance :   - Admire mes biceps… 

Il les exhibe comme un vrai clown de comédie avant de continuer :

- Ils vont épouser tes puissants mollets …

Il dessine lentement dans l’air les muscles désirés de sa belle avec sa propre épée, puis il reprend :

- Je suis aussi bien roulé que ce foutu Thor ! J’espère que tu ne m’en- tor- tilleras pas trop en ménage ! Je t’offre la belle grande hutte de maman, nos deux prairies et nos trois cochons…

Haldan traverse le ruisseau et rejoint Guritha. Le couple discute ferme, mais leurs paroles royales ne sont pas audibles du grand peuple. Secret d’Etat ! Guritha, magnifiquement séductrice, reçoit avec un  sourire de satisfaction la clé de la maison et  surtout... celles de tous les coffres ! Rêveuse,  elle les caresse, puis elle  les fait cliqueter sur le cadenas accroché à sa ceinture. Elle esquisse ensuite un pas de danse, puis un V de victoire. L’œil brillant, elle monologue :

-  Ah, ah. Je suis maintenant la reine du foyer. Je suis maîtresse de moi comme de l’univers. Je le suis. Je veux l’être. Na. Tout va dépendre de moi : serviteurs, servantes, esclaves et aussi ces foutues concubines… à su-tor-per, pardon,... à supporter. Je ferai honneur à mon prince, à son clan du Dragon. Oh ! Je me sens pousser des ailes !

 Guritha  savoure visiblement sa nouvelle situation et  ses nouveaux pouvoirs. Mais elle a les pieds sur terre. Elle pense aussi à la belle saison qui approche. Les guerriers et son mari partiront sur  cette mer qu’elle rêve tant de reprendre un jour,

Son fiancé  revient vers elle, d’un pas décidé. Il semble soudain tout excité :

- Allez, ma musclée. guinche m’en une, avant la nuit de noces.

Trois musiciens s’escriment sur leurs tambours et violons.

Guritha réplique du tac au tac :

 - Et ...avant que le tor-chon ne brûle !

La danse commence.

 Les deux concubines , la coquine et la Pince-sans-rire, ramassent le gros marteau oublié par Thor, se le disputent, puis le cachent dans le panier à linge qu’elles emportent vers le lit des mariés. Cela leur portera chance ! Elles marmonnent et invoquent  encore leur Frigg chérie, la déesse de l’amour  et de la fécondité. L’union sera heureuse. Autour d’elles, la fête bat son plein. Tambours en peau et flûtes en os de rennes scandent les danses. La bière et l’hydromel  coulent à flots.

Guritha et Haldan continuent de tourbillonner. Tout VikingLand danse de joie. Tous, rient, crient et se dirigent toujours en dansant mais en trébuchant. Certains s’effondrent d’ivresse. Ils hurlent en chœur et en bavant généreusement :

- Vive les mariés! Vive Guritha! Vive Haldan!

A dimanche prochain pour la suite.