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Jane Hervé, le gué de l'ange

poésie des images et des lettres

la pirogue des defunts

P

A D.

Elle est lente, la pirogue, lente et  noire.

Majestueuse et lasse, elle descend le fleuve Amazone.

Elle s’arrête là où aucun port n’existe, au hasard de la jungle offerte avec ses plantes furieuses dressées vers un ciel tout halluciné

La pirogue dépose  ici un défunt ,là, puis  repart selon le même  cérémonial, très lentement. La forêt- vierge, silencieuse encore, reste envoutée par sa  propre canopée.

. L. l’homme  gratte et fouine le sol, puis s’enfouit dans la terre tel l’animal qui y cherche un ultime refuge .

.Englouti de sable et de poussière,   il devient alors notre disparu, notre mort,  notre défunt aux yeux clairs, un autre : un voyageur de l’outre-terre.

 La pirogue avance toujours, inexorable.

Au fil des heures, le crépuscule monte, estompant  les berges .

 

 

 

Il ne reste bientôt qu’une seule passagère, moi,

Moi,. en attente, les cheveux dénoués, prêts à épouser l’onde et à suivre, dociles enfin, le fil du courant.

*

C’est alors qu’elle le vit, Lui. Il s’était retourné vers Elle, Ophé-Lui. 

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